Identification du relais

En salle, site école ou sportif, on ne se préoccupe pas (assez) de son relais. Ils sont (presque) toujours reliés, le plus souvent par une chaîne. Il est pourtant toujours judicieux de bien regarder la qualité des ancrages et surtout l'usure du maillon rapide dans lequel on passe notre corde, et au besoin le changer (et oui, il faut prévoir d'en avoir un ou deux sur le baudrier !).
Dans des massifs comme les calanques, on a souvent en haut de voies écoles, 2 ancrages non reliés, mais avec chacun un maillon ou mousqueton. Dans ce cas on réalise sa manip de la même manière que d'habitude, mais en passant la corde dans les 2 maillons à la fois, on relie du coup avec notre propre corde les 2 points.
Dans d'autres pays, il y a d'autres façons de faire, par exemple ça ne se fait pas d'utiliser les ancrages existant pour poser une moulinette : on rajoute son propre mousqueton à vis en haut de la voie pour cela, et le dernier descend en rappel, à méditer pour notre façon de consommer la grimpe...
En grandes voies c'est en général une autre affaire : il faut le confectionner et/ou le consolider soi-même.
Qu'est-ce qu'un relais ?

ce sont deux ancrages reliés ou a relier, pouvant servir à se longer et à partir desquels en sécurité on peut assurer une personne ou descendre en rappel. Il doit même pouvoir encaisser des chutes : on fera alors appel à la notion de facteur de chute et de celle de force de choc pour comprendre l'importance de sa solidité !
Il arrive que le relais soit déjà relié par une chaîne, une sangle, un anneau de cordelette ou corde. Si tout est en bon état on ne s'en préoccupera alors pas.

Relier les points
On différencie généralement le "terrain d'aventure" de la voie "sportive" ou la solidité des points d'amarrage n'est pas la même. Il est plus simple et sûr de relier toujours les points en les triangulant, c'est à dire en répartissant la force exercée sur le relais sur deux les points d'ancrages.

On garde les principes vitaux :
- se longer, avec une longe molle et l'autre tendue
- si besoin, trianguler
- On évite les gros facteurs de choc (1 et 2) sur le relais
Les nouvelles recommandations de l'ENSA ne changent pas vraiment l'assurage du second, mais plutôt du premier de cordée
Vidéo du 31 mai 2017
A noter que c'est utiliser dans beaucoup d'autres pays depuis des années
Et cela ne concerne pour l'instant pas le terrain d'aventure , sauf le fait d'utiliser une corde dynamique pour la confection du relais.
Nouvelles recommandations, à condition d'avoir 1 point du relais béton
- Relier le relais en corde dynamique et non plus en sangle, et surtout pas en dyneema, ça pête en facteur 1
- Assurer le premier de cordée sur le relais
- Avec la cordelette on fait un noeud de chaise double
Triangulation
La technique la plus simple est de passer deux mousquetons dans chaque point ( que ce soit des plaquettes, broches ou pitons), puis de les relier à l'aide d'une corde dynamique.
Sur cette corde, il convient de faire une vrille ou un noeud (de huit en double) pour pouvoir y clipper un mousqueton. Ce sera sur ce mousqueton qu'on assurera le second, puis le leader en l'utilisant alors comme point de renvoi !

L'angle constitué par la sangle doit être inférieur à 90°, autrement la force qui s'applique sur chaque point devient supérieure ou égale à la force totale et la triangulation inutile et même néfaste.
Les relais sont essentiels lorsque l'on pratique les grandes voies et la montagne, il y a beaucoup de cas particuliers à prendre en compte et ceci n'est qu'une introduction.
Assurer le premier de cordée
Traditionnel
Depuis son pontet, comme on ferait en voie école

- Comme d'habitude
- On peut utiliser le point de renvoie du relais pour ne pas être tiré vers le bas en cas de chute avant le premier point
- Si on a de la place (une vire), on peut dynamiser efficacement
- On peut se faire écraser sur le relais (grosse chute ou gros poids), avec un risque non nul de lacher la corde
- Les mesures montrent que ça n'est pas très dynamique
Sur le relais
On place cette fois ci l'appareil directement sur le relais, comme si c'était son pontet. Ici l'assurage est dans le noeud de chaise, il n'y aura pas de mousquetons qui se retourne en travaillant mal, avec un port à faux. Et il y aura un léger effet dynamique lors du retournement du noeud vers le haut

- On ne peut pas se faire écraser sur le relais, et donc peu de risque de lacher la corde
- Les mesures montrent que ç'est plus dynamique
- Pas comme d'habitude
- On ne peut pas utiliser le point de renvoie du relais, et donc si chute avant le premier point on aura du mal a enrayer la chute car l'appareil sera vers le bas sans frein

Pour pallier à l'inconvénient majeur, il faut assurer jusqu'au premier point avec un demi-cab sur le relais ou au pontet, et changer ensuite pour le frein (qui sera déjà en place) au relais. De cette manière on garde un freinage efficace. Mais dans tout les cas, gare à la chute avant le premier point !